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Le spectre de l’affrontement Ankara/al-Nosra plane sur Alep

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les délégations russe, iranienne et turque au sommet d'Anstana, en janvier 2017. ©AP

Certains analystes des questions moyen-orientales présagent l’éventualité d’un affrontement entre l’armée turque et le Front al-Nosra à Idlib. Selon eux, la Turquie aspire à y jouer un rôle déterminant dans l’avenir de cette province attenante.

Ali Qaëm-Maqami, analyste politique iranien, dans une interview accordée à l’agence de presse iranienne Tasnim, n’éloigne pas l’éventualité d’un affrontement entre l’armée turque et les membres du Front al-Nosra à Idlib où les Turcs réfléchissent à une présence permanente sous prétexte de nettoyer la région des terroristes, d’autant plus que le trio Russie/Iran/Hezbollah se mettent d’accord sur la nécessité de désarmer les takfiristes à Idlib.

« La Turquie n’avait pas d’autre alternative que de se soumettre quasiment à la vision de l’axe de la Résistance sur Alep, quoiqu’elle refuse toute option militaire pour la province frontalière syrienne où se loge, prétendent-ils, un bon nombre de civils », explique l’analyste.

Dans une allusion à la divergence de vues Washington/Ankara sur l’avenir d’Alep, Qaëm-Maqami précise : « Washington souhaite d’abord que les éléments du Front al-Nosra soient repoussés d’Idlib. Dans un deuxième temps, il réfléchit à implanter le membre du parti de l’union démocratique (PYD) kurde syrien et ses forces alliées composées des celles de certains groupes arabes à Idlib. »

Dans une allusion aux accords effectués dans la 6e réunion du sommet d’Astana sur Alep, l’expert iranien explique les parties concernées au sommet se sont mis d’accord sur l’adhésion d’Alep à d’autres zones de désescalade en Syrie et que les forces de la Résistance et de l’armée régulière syrienne y étaient par la suite installées.

Ali Qaëm-Maqami, analyste politique iranien. ©Tasnim News

« Pour le moment, les forces turques ont été déployées dans le nord d’Alep, alors que les forces russes se sont installées dans une région entre les militaires de la Résistance et de la Turquie. De plus, la Turquie est censée prendre le contrôle d’Idlib, chef-lieu de la province pour exclure la probabilité de tout affrontement », souligne Qaëm-Maqami.

Pour ce qui est des tensions entre Ankara et le Front al-Nosra, l’analyste iranien explique : « Alors que la Résistance a accepté la création de la 4e zone de désescalade à Idlib, Al-Nosra avertit qu’ils ne livrent pas leurs armes dans le cas de l’implantation des militaires turcs dans le chef-lieu d’Alep. »

« La Turquie étant en quête de pérenniser sa présence dans la province syrienne, cela augmente le risque de heurts militaires entre la sécurité turque et les membres du groupe d’al-Nosra », conclut Qaëm-Maqami.

En conclusion, si la Turquie cherche à peser son poids dans cette région frontalière avec son territoire, on pourrait dire que les Kurdes syriens seraient les cibles prioritaires des Turcs à Alep.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV